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Coton Burkinabè : un centre pour tisser l’avenir

L’inauguration, ce dimanche 9 novembre 2025 à Bobo-Dioulasso, du Centre national d’appui à la transformation artisanale du coton (CENATAC) marque bien plus qu’une simple cérémonie officielle. Elle symbolise un tournant stratégique dans la volonté du Burkina Faso de reprendre la main sur la chaîne de valeur du coton, son fameux « or blanc ».

Construit à hauteur de 1,5 milliard de francs CFA, le CENATAC est le fruit d’une coopération féconde entre le Burkina Faso et l’Italie. En présence du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le Président du Faso, cette infrastructure apparaît comme une réponse concrète à un vieux paradoxe. Celui d’un pays producteur de coton brut, mais exportant la quasi-totalité de sa matière première sans réelle valeur ajoutée locale.

Derrière les murs flambant neufs du centre, c’est toute une ambition nationale qui s’exprime. Transformer sur place, former et innover. Car valoriser le coton, c’est aussi valoriser le travail des artisans Burkinabè, ces femmes et ces hommes dont le savoir-faire ancestral mérite d’être reconnu et soutenu par des équipements modernes.

À l’heure où le monde redécouvre les vertus du « consommer local », le CENATAC incarne cette volonté de rompre avec la dépendance économique et de bâtir une véritable industrie textile Burkinabè, compétitive et porteuse d’emplois. Encore faudra-t-il que cette ambition soit accompagnée d’une politique cohérente : accès au financement, appui à la commercialisation, formation continue et intégration des femmes dans la filière.

Si le Burkina Faso parvient à tisser entre ses producteurs, artisans et institutions un fil solide de coopération, alors <<l’or blanc » pourrait enfin devenir le tissu d’un développement durable et souverain.

Barka LEBRY

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