Le Conseil des ministres du 27 novembre 2025 aura marqué un tournant discret mais essentiel pour des milliers de travailleurs Burkinabè. En réaffirmant que le contrat à durée déterminée (CDD) ne peut, en aucun cas, être renouvelé plus de deux fois, le gouvernement remet de l’ordre dans un marché du travail souvent miné par la précarité et les abus.
Pendant des années, nombre d’employeurs ont transformé le CDD en un outil de flexibilité illimitée, reconduisant les contrats au gré de leurs besoins, parfois sur plusieurs années, sans jamais offrir de véritable stabilité aux salariés. Une dérive qui a nourri un climat d’incertitude et empêché bien des travailleurs de se projeter, de s’endetter, de planifier une vie.
En rappelant la règle, pourtant inscrite depuis longtemps dans la législation, l’exécutif envoie un signal clair. Celui d’un État qui entend replacer la dignité du travailleur au cœur du jeu social. Reste, bien sûr, la question cruciale du respect effectif de cette limitation. Une réforme sans contrôle n’est qu’un texte de plus.
Mais si cette décision est suivie d’une véritable volonté d’application, elle pourrait marquer le début d’un rééquilibrage salutaire entre flexibilité économique et justice sociale. Le Burkina Faso ne manque pas de défis ; il ne manque pas non plus de travailleurs courageux. Leur offrir des contrats qui ne s’étirent pas indéfiniment devrait être, au minimum, une évidence.
Barka LEBRY
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Burkina Faso : enfin, la fin des CDD à rallonge
- by Ibrahim TRAORE
- 27 novembre 2025
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- 2 semaines ago

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