Il fut un temps où l’on parlait du Burkina Faso avec condescendance, comme d’un pays en quête perpétuelle de solutions face aux défis sécuritaires et économiques. Aujourd’hui, le regard du monde a changé. Et ce renversement n’est pas le fruit du hasard. Sous le leadership offensif du Capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso s’impose désormais comme un acteur qui compte, un pays dont les choix stratégiques inspirent bien au-delà de ses frontières.
La gestion sécuritaire, longtemps critiquée, est devenue un modèle scruté avec attention. Le recrutement massif des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), jadis décrié par certaines puissances, s’impose comme une réponse endogène, assumée, en phase avec les réalités du terrain. Parmi les plus virulentes voix critiques, la France se démarquait. Paris dénonçait, mettait en garde, donnait des leçons.
Mais les temps changent, et les évidences s’imposent. La France elle-même, qui se présentait en maître de l’orthodoxie sécuritaire, vient désormais puiser de l’inspiration… au Burkina Faso. Le Président français Emmanuel Macron a annoncé la création d’un Service militaire volontaire (SMV) destiné à accueillir 3 000 jeunes la première année et 50 000 volontaires annuels d’ici 2035.
Ironie du sort ou retournement historique ? L’avenir le dira. Ce qui est certain, c’est que l’ancienne puissance tutélaire se retrouve aujourd’hui dans la posture peu habituelle de l’élève cherchant à comprendre ce qu’elle n’avait pas su voir.
La démarche française, révèle une vérité plus profonde. Si la France adopte à son tour la logique des VDP, c’est bien parce qu’elle reconnaît, même silencieusement, qu’il y a désormais au Burkina Faso des leçons de courage, de résilience et d’innovation sécuritaire qui méritent d’être entendues.
Le pays des Hommes intègres, longtemps relégué au rôle d’observé, devient observateur influent. Et les avancées ne concernent pas que le domaine sécuritaire : développement agricole, indépendance économique, affirmation souverainiste… autant de chapitres où le Burkina Faso commence à imposer sa griffe, suscitant le respect de certains chefs d’État qui s’invitent, discrètement ou ouvertement, « dans le miroir Burkinabè ».
Le monde change, les certitudes s’effacent, et une vérité s’impose. Le Burkina Faso n’est plus un pays à qui l’on dicte des modèles. C’est un pays qui en propose.
Et le plus remarquable dans cette histoire, c’est peut-être ceci : ceux qui, hier encore, corrigeaient la copie Burkinabè, reviennent aujourd’hui pour prendre des notes.
Barka LEBRY
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