Au Burkina Faso, la loi est claire. L’incitation à la mendicité des enfants ainsi que toute forme d’exploitation de leur vulnérabilité constituent des infractions graves. Le Code pénal, à son article 511-14, prévoit à ce titre des peines pouvant aller de un à dix ans d’emprisonnement, assorties d’une amende de 500 000 à 2 000 000 FCFA.
Mais derrière ces chiffres, c’est une réalité plus profonde qui se dessine : celle d’une enfance sacrifiée sur l’autel de la précarité, de l’indifférence ou parfois d’intérêts bien moins avouables. Chaque jour, dans les rues des grandes villes comme dans les zones rurales, des enfants sont poussés à tendre la main, à quémander quelques pièces pour survivre ou enrichir ceux qui les exploitent.
Il ne s’agit plus seulement d’une question juridique. C’est un combat moral et social. Car un pays se mesure aussi à la manière dont il protège les plus vulnérables. Et devant ce fléau persistant, la loi, aussi sévère soit-elle, ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée d’une prise de conscience collective.
Lutter contre la mendicité forcée, c’est refuser que l’enfance devienne une marchandise. C’est réaffirmer que chaque enfant, sans distinction, a droit à la dignité, à la sécurité et à l’avenir. Il est temps d’appliquer les textes avec rigueur, mais aussi de renforcer les actions sociales, éducatives et communautaires pour briser ce cycle d’exploitation.
Protéger ces enfants, c’est protéger l’avenir du Burkina Faso. Et cela, aucune société responsable ne peut s’en détourner.
Barka LEBRY

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