En visite au Burkina Faso, le Colonel Mahaman Elhadj Ousmane, ministre nigérien chargé de l’Agriculture, n’a pas choisi un protocole classique ni un cadre institutionnel pour marquer son passage. C’est au cœur du Centre National de Formation des VDP à Badnogo qu’il a tenu à se rendre, ce 26 novembre 2025, pour aller à la rencontre de la deuxième vague des Volontaires pour la Défense de la Patrie dédiée au secteur agricole.
Un geste lourd de symbole.
Aux côtés du ministre d’État Burkinabè en charge de l’Agriculture, le Commandant Ismaël Sombié, le responsable nigérien a tenu un discours qui dépasse les frontières nationales. « Vous ne vous engagez pas que pour le Burkina Faso. Vous vous engagez pour l’espace AES, pour votre confédération », a-t-il lancé aux recrues. Une phrase qui résonne comme un manifeste politique.
Car derrière cette visite se dessine la vision d’un bloc sous-régional, la Confédération des États du Sahel, qui entend consolider sa souveraineté, non seulement sécuritaire mais aussi agricole. Les VDP agricoles, souvent perçus comme un maillon discret, deviennent ici les signaux d’une stratégie plus ample. Il s’agit de faire de l’agriculture un levier de résilience et de stabilisation pour les États membres.
En allant à Badnogo, le ministre nigérien a rappelé que l’AES ne se construit pas seulement dans les sommets politiques ou les réformes institutionnelles, mais aussi sur le terrain, auprès de ceux qui seront demain les artisans de l’autonomie alimentaire et économique. Une manière de dire que le Sahel n’a pas renoncé à se penser et à se bâtir par lui-même. Dans un contexte régional tendu, l’AES veut montrer qu’elle avance, qu’elle forme, qu’elle s’organise et qu’elle croit en ses propres forces.
Yankee KILO ZULU
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