Presque trente ans après sa privatisation, la SN-CITEC revient sous contrôle public. En annonçant ce jeudi 20 novembre 2025 la nationalisation de l’entreprise, le gouvernement Burkinabè pose un acte politique fort, qui dépasse de loin le simple transfert de propriété. Il s’agit d’un geste souverain, symbole d’une volonté de reprise en main de secteurs jugés stratégiques pour l’économie nationale.
À l’issue du conseil des ministres, l’exécutif a justifié sa décision par la nécessité de redynamiser une société qui, au fil des années, a peiné à retrouver son rôle moteur dans la transformation industrielle. L’État, désormais de retour aux commandes, entend repositionner la SN-CITEC comme un pilier de la valorisation du coton et de l’agro-industrie Burkinabè.
Mais cette nationalisation interroge. S’agit-il d’un virage durable vers une économie plus dirigée, ou d’un correctif ponctuel face à l’échec d’un modèle de privatisation mal conduit ? L’initiative ouvre en tout cas un débat essentiel. Celui de la place de l’État dans les secteurs productifs, dans un contexte où de nombreux pays africains réévaluent les dogmes économiques hérités des années 1990.
Entre nécessité économique et affirmation politique, le retour de la SN-CITEC dans le domaine public pourrait bien marquer un tournant dans la stratégie industrielle du Burkina Faso. Reste maintenant à transformer ce symbole en réussite industrielle. Il faudra moderniser, gérer efficacement, et faire de la SN-CITEC un véritable levier de création de valeur. Le défi est immense, mais le pays semble décidé à le relever.
Barka LEBRY
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