Alassane Ouattara a de nouveau prêté serment ce lundi 8 décembre 2025, à 84 ans, pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Une investiture solennelle, certes, mais marquée par de profondes ombres. Une élection contestée, une opposition fracturée et l’absence remarquée de plusieurs de ses figures majeures.
Au-delà des ors de la cérémonie, c’est une nation partagée qui observait ce moment. Pour certains, Ouattara incarne la stabilité et la continuité nécessaires à la poursuite du développement économique. Pour d’autres, ce nouveau mandat symbolise l’essoufflement d’un système politique verrouillé et le recul du jeu démocratique.
Dans les rangs clairsemés de l’opposition, l’indignation se mêle au fatalisme. Les absences lors de l’investiture n’étaient pas de simples chaises vides. Elles exprimaient le refus de cautionner un processus électoral jugé profondément biaisé.
À l’orée de ce quatrième mandat, le chef de l’État se retrouve face à un défi historique : rassembler un pays où la confiance vacille, réconcilier une classe politique en lambeaux et prouver que la longévité au pouvoir peut encore rimer avec légitimité.
La Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle ère. Reste à savoir si elle sera celle d’un apaisement durable ou d’une crispation accrue. Le serment est prêté ; les regards, désormais, se tournent vers les actes.
Barka LEBRY
