Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : un scrutin sous tension, entre exclusions et espoirs contrariés

Le 25 octobre 2025, plus de 8,7 millions d’Ivoiriens sont appelés aux urnes. Mais loin d’un simple exercice démocratique, cette élection présidentielle s’annonce explosive, dans un climat de défiance, de tensions politiques et de fractures sociales profondes.
Au cœur de la tourmente, la candidature polémique d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, qui ravive de vieux démons. Malgré les critiques, le Chef de l’État sortant entend s’imposer une nouvelle fois, au nom de la stabilité et de la continuité économique. Mais à quel prix ?
Car sur le banc de touche, les grandes figures de l’opposition brillent par leur absence. Écartées du jeu électoral pour des raisons judiciaires ou administratives, elles dénoncent une élection verrouillée, sans véritable compétition. Résultat : une partie de la population crie à la mascarade, tandis que l’abstention menace de battre des records.
Et pourtant, l’enjeu est immense. La Côte d’Ivoire reste la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, avec une croissance impressionnante. Mais cette prospérité reste à deux vitesses. Les inégalités persistent, la jeunesse peine à trouver sa place, et les régions rurales restent à la traîne.
À cela s’ajoute une insécurité grandissante aux frontières Nord, alimentée par la menace terroriste. Dans ce contexte, la stabilité politique est plus que jamais une condition vitale. Mais peut-elle naître d’une élection perçue comme injuste ?
La présidentielle de 2025 ne sera donc pas seulement un rendez-vous électoral. C’est un test. Un test de maturité démocratique pour un pays encore hanté par les crises postélectorales passées. Un test pour une économie en quête d’inclusivité. Et un test pour une société qui aspire à la réconciliation, mais que la politique divise toujours.
À quelques jours du vote, une chose est sûre. La Côte d’Ivoire retient son souffle.

Barka LEBRY