14 Décembre 2025
Ouagadougou, Ouaga 2000, BF
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Enseignement supérieur privé et public : un examen national pour restaurer l’équité

Au Burkina Faso, le Ministère de l’Enseignement supérieur s’est récemment expliqué sur son choix d’instaurer un examen national pour les étudiants. Une décision qui, loin d’être anodine, vient toucher au cœur même de notre système éducatif : l’équité, la qualité et la crédibilité des diplômes.

Car il faut le dire, pendant trop longtemps, l’enseignement supérieur Burkinabè a évolué en deux vitesses. D’un côté, les Universités publiques, soumises à un contrôle académique plus strict ; de l’autre, une multitude d’établissements privés où les méthodes, les programmes et parfois même les exigences ne répondent pas toujours aux mêmes standards. Cette hétérogénéité a fini par fragiliser la confiance accordée aux diplômes nationaux.

C’est dans ce contexte que le Ministère défend aujourd’hui l’idée d’un examen national unique. Un dispositif qui « concerne tout le monde, aussi bien le public que le privé », rappelle-t-il. Une phrase simple, mais lourde de sens. Elle pose le principe d’une égalité de traitement entre tous les étudiants, quel que soit l’établissement dans lequel ils ont été formés.

Ce choix n’est pas sans défis. Il exigera une harmonisation sérieuse des curricula, un renforcement des capacités pédagogiques, et surtout, une transparence à toute épreuve pour éviter que cet examen ne devienne un nouvel outil bureaucratique déconnecté des réalités de terrain. Mais il représente aussi une opportunité. Celle de garantir que chaque diplômé ait atteint un socle de compétences réellement comparable, et que le marché du travail puisse s’y fier sans hésitation.

L’enjeu dépasse donc le simple cadre académique. Il touche à la crédibilité du pays, à la compétitivité de sa jeunesse, et à la confiance que les familles placent dans l’éducation. Pour réussir, ce virage devra s’accompagner d’écoute, de rigueur et d’une volonté sincère de réformer durablement l’enseignement supérieur.

L’examen national n’est pas une fin en soi. Mais il peut devenir un outil puissant pour remettre tous les étudiants du Burkina Faso sur un pied d’égalité. À condition d’en faire un instrument de justice, et non une simple réforme administrative de plus.

Barka LEBRY

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