La Société nouvelle Société sucrière de la Comoé, plus connue sous le nom de SN SOSUCO, change d’identité et devient désormais simplement Société sucrière de la Comoé, en abrégé SOSUCO. Une décision actée lors du Conseil des ministres du 16 octobre 2025, accompagnée d’une refonte du capital social et d’une redéfinition de l’objet même de l’entreprise.
Derrière ce changement de nom, il y a plus qu’une simple mise à jour administrative. Il y a une tentative de relance stratégique d’un fleuron industriel national. En augmentant le capital social à 11,6 milliards de F CFA par l’émission de plus de 349 000 nouvelles actions, l’État entend redonner à la SOSUCO les moyens de ses ambitions, dans un secteur sucrier en constante tension entre demande locale et dépendance aux importations.
L’État reste le pilier principal de cette relance, apportant 70% du capital (soit plus de 8,1 milliards de F CFA), tandis que le secteur privé est invité à participer à hauteur de 30%, soit environ 3,5 milliards de F CFA. Ce modèle de société d’économie mixte à participation publique majoritaire vise un équilibre : l’efficacité économique du privé, encadrée par les intérêts stratégiques de l’État.
Mais le changement de nom suffira-t-il à faire oublier les difficultés passées de la SN SOSUCO?
Car si l’histoire industrielle du pays est jalonnée de relances ambitieuses, peu ont réellement survécu à l’épreuve du terrain. La gestion opaque, dettes chroniques, manque d’innovation et retards techniques ont souvent eu raison des plus beaux projets.
Aujourd’hui, l’enjeu est clair. Faire de cette « nouvelle » SOSUCO non pas un simple symbole administratif remaquillé, mais une entreprise performante, compétitive et résolument tournée vers l’avenir. Cela passera par une gouvernance rigoureuse, une vision industrielle claire, et un véritable partenariat État-secteur privé.
Le sucre produit localement peut redevenir un moteur économique et social pour la région de la Comoé et au-delà. Encore faut-il que cette énième renaissance ne soit pas une promesse de plus, mais le début d’un vrai changement.
Barka LEBRY
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